Saint Bertrand de Comminges



La tradition situe la première implantation romaine à Lugdunum en 72 avant notre ère, mais ce n'est que 50 ans plus tard que se développa une ville qui atteignit vers la moitié du IIè siècle entre 5000 à 10000 habitants. 



Vers 120 , la ville obtint le statut privilégié de colonie, ce qui témoigne de l'importance de ce chef-lieu de cité. 



La ville antique de Lugdunum semble disparaître en même temps que l'empire romain. Ayant survécu à l'invasion vandale de 409 et retrouvé une vitalité partielle au V° siècle (domination wisigothique), elle fut détruite en 585 lors des guerres de succession entre Francs, descendants de Clovis : Gondovald, usurpateur, contre Gontran, héritier légitime. Gondovald réfugié dans Lugdunum fut vaincu et la ville fut rasée : c'est du moins ce qu'affirme Grégoire de Tours dans son Histoire des Francs ' Après qu'on eut tué tout le monde pour ne laisser aucun mur contre lequel on pût pisser, les soldats de Gontran incendièrent la ville '.En fait l'étude archéologique des vestiges montre nettement l'exagération des textes : la basilique paléochrétienne fonctionne toujours après cette date, quelques noms d'évêques apparaissent lors de conciles (673, 790), donc la vie continue…mais on ne sait rien de l'organisation de la ville et de la cité.



C'est le vide historique du Haut-Moyen-Age pour Lugdunum.



 



Les remparts

La porte Majou

Au XI° siècle, la ville entre de nouveau dans l'histoire sous l'impulsion de son évêque Bertrand de l'Isle-Jourdain. En 40 ans, il rebâtit la ville haute et son église : sur la place libérée par les destructions, il élève une cathédrale et, autour d'elle, une véritable cité épiscopale, attirant ainsi les habitants. Il fait renaître la ville qui prendra son nom -Saint-Bertrand-de-Comminges- un siècle après sa canonisation (1222). La prospérité de la ville s'accroît sous les évêques suivants. Possédant une charte libérale dès 1207, la ville voit affluer des pèlerins et devient une cité médiévale phare, reflétant ainsi la richesse de l'évêché du Comminges. La ville haute actuelle révèle encore aujourd'hui cette splendeur passée dans ses nombreux vestiges : remparts, portes, maisons anciennes, rues étroites…


La porte Cabirole



 



Mais les ennuis commencent dès la fin du XVI° siècle avec les ravages des guerres de religion : la cathédrale fut pillée en 1586.Après 2 siècles de sursis, le coup fatal est porté pendant la Révolution française avec la suppression du diocèse du Comminges en 1793. 



La ville amorce alors son déclin, devenant simple chef-lieu de canton dans le district de Saint-Gaudens, puis commune en 1887 ; Seuls témoins de la grandeur passée, la cathédrale, le pèlerinage…et les touristes !



 





carte extraite du fascicule St Bertrand de Comminges-Valcabrère du Conseil Général de la Haute-Garonne



 


Avec sa cathedrale, ses ruines romaines,et son passé historique, Saint-Bertrand de Comminges présente les facetttes d'une cité très riche sur le plan patrimonial. Nous ne pouvons aborder avec légèreté cette présentation , et encore moins en occulter une partie.

C'est pourquoi nous consacrerons des pages relatives :
- aux ruines romaines de l'antique LUGDUNUM CONVENAE (patrimoine historique)
- au patrimoine historique et religieux avec la cathedrale.

 


 
la cathédrale Sainte Marie de Saint Bertrand de Comminges


 



 



Voie de la Garonne