la Collégiale de Saint Gaudens
d'après texte dépliant de l'Office de Tourisme à l'entrée de la collégiale
Dédiée à saint Pierre et à saint Gaudens, jeune martyr décapité aux abords de la ville en raison de sa fidélité
exemplaire à la foi catholique, l'église actuelle est au cœur d'un remarquable ensemble monumental d'époque
médiévale, qui comprend, outre l'église elle-même, un cloître attenant, et une salle capitulaire.
Un peu d'histoire :
La présence d'une communauté de religieux est attestée à Saint-Gaudens dès le début du 9ème siècle. Deux siècles plus
tard, sous l'instigation de l'évêque de Comminges Bernard, un collège de chanoines, c'est-à-dire un ensemble de clercs
vivant en communauté, entreprend de reconstruire l'église du lieu. Les travaux, effectués en plusieurs étapes, s'éche-
lonnèrent principalement des dernières années du 11ème siècle (partie orientale de l'église), aux années 1130-1150 (tour-
porche, à l'ouest).
Un peu plus tard, les chanoines entreprirent d'édifier le cloître (vers 1160-1180), puis la salle capitulaire et les parties
orientale et méridionale du cloître, au 13ème siècle. Pillée et brûlée par les huguenots en 1569, l'église fut restaurée au
19ème siècle. C'est de cette époque que date l'imposant clocher actuel. Quant au cloître, dépecé au début du 19ème, il a été
remonté en 1987, à partir de dessins d'archives et des vestiges conservés*.
L'eglise :
C'est le plus important édifice roman du Comminges. Son plan, dit basilical, est typiquement pyrénéen : i!
consiste en trois nefs parallèles débouchant sur trois absides, à l'est, sans transept. La nef centrale est-couverte
d'une voûte en berceau, épaulée de voûtes en quart de cercle dans les bas-côtés. Dès le 12eme siècle, avant même
d'avoir achevé les travaux, les chanoines voulurent agrandir l'édifice, en faire une grande église de pèlerinage, à
l'instar de Saint-Sernin de Toulouse. Pour ce faire, ils édifièrent des tribunes au dessus des premières travées du
chœur, dans la partie est de l'édifice. Mais, le projet n'ayant pu être mené à bien, l'église se figea dans sa
configuration actuelle, il y a près de 900 ans de cela.
L'église présente un remarquable ensemble de sculptures romanes dont l'exécution s'est étalée de la fin du
11ème au milieu du 12ème siècle. Les chapiteaux les plus intéressants sont situés dans le sanctuaire, sous les
tribunes : ils figurent la Chute d'Adam et Eve (1). vices et dépravations du moyen-âge (2), des scènes de lutte entre
l'homme et des animaux monstrueux (3), un homme maîtrisant un animal (4), des lions affrontés (5), Samson
dominant le lion (6). autant d'allégories empruntées à la Bible (1 et 6), au monde médiéval (2 et 4), ou fabuleux (3 et
5), qui toutes expriment différentes facettes de la lutte de l'homme contre le malin, symbolisé ici par la bestialité.
Ces chapiteaux sont dus au ciseau d''imagiers formés au contact des maîtres de la cathédrale aragonaise de
Jaca et comptent parmi les témoins essentiels de la formation de l'art roman le long de la via tolosana, c'est-à-dire ce
grand axe de communication transpyrénéen qui reliait Toulouse à Saint-Jacques de Compostelfe et qu'empruntèrent
tant de pèlerins, de marchands, et de tailleurs de pierre.
* Le cloître tel qu'i! se présente aujourd'hui est te fruit d'une reconstitution. 11 présente des chapiteaux authentiques, aimablement restitués par leur
propriétaires commingeois, à côté de moulages d'oeuvres aujourd'hui conservées dans des musées et des collections privées du monde entier.
Des sculpteurs formés, eux. à Toulouse, ont succédé à ce premier atelier. On leur doit les chapiteaux à
feuillage de la nef, et surtout les remarquables chapiteaux de l'entrée de la tour-porche (7). On leur doit aussi
l'étonnant et magnifique chapiteau figurant le Christ en Majesté entouré de quatre anges placé en (8) : deux
l'encensent, deux autres tiennent des livres (c'est le moment d'utiliser vos jumelles, si vous en avez !).
On ne quittera pas l'église sans jeter un regard aux orgues, dont le beau buffet, du 17ème siècle, abrite un
magnifique instrument de Dominique Cavaillé-Coll, du début du 19ème siècle. Restauré en 1986, cet instrument est
utilisé en concert (il se prête particulièrement bien à la musique espagnole), et sert à accompagner et soutenir la
prière des fidèles, chaque dimanche matin. Derrière, la partie haute du clocher abrite un riche carillon de 36 cloches
qui attire des maîtres carillonneurs du monde entier.
Enfin, on remarquera les deux belles tapisseries d'Aubusson du l8ème siècle figurant l'une le triomphe de la
Foi (d'après un carton de P.P. Rubens), l'autre le martyre de saint Gaudens. Volées une nuit de décembre 1989, et
fortuitement retrouvées, elles n'ont réintégré la collégiale qu'en 1997.
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