Montsaunès



 
l'eglise de Montsaunès


 


MONTSAUNES (extrait du guide des Pyrénées Mystérieuses -Bernard Duhourcau)
31 haute garonne 4 km au S de Saint Martory par N 117

Les mytérieux chevaliers

Ce village , dont le nom évoque le pays du sel qui lui est voisin ,Salies du Salat, fut le siège de la plus importante commanderie des Templiers du Sud Ouest. De tous les lieux des Pyrénées où la tradition évoque l’ombre des moines soldats à la puissance mystérieuse et à la fin tragique, c’est l’un des plus authentiques. Les Templiers y ont élevé, vers la fin du XII è siècle, l‘eglise fortifiée qui est aujourd’hui celle du village.

C’est de Montsaunès que sont partis les derniers d’entre eux, pour finir dans les prisons du Sénéchal de Toulouse. Certains réussirent à passer par le port de Salau au fond du Couserans, en Aragon où le roi Pierre les recueillit et les protégea.

L’architecture en brique de l‘eglise est insolite pour la région : le décor peint forme un curieux assemblage de symboles appartenant à un ésotérisme dont les Templiers passent pour avoir été des adeptes. Les voussures de la porte nord reposent sur des chapiteaux représentant des scènes de l’enfance du Christ. La Vierge de la Nativité est couchée, et le geste méditatif par lequel elle s’approche du berceau de l’enfant ressemble étonnamment à une célèbre sculpture de Chartres.

Sur un autre chapiteau, on voit le Christ nimbé plongé jusqu’à mi-corps dans une cuve qui ressemble à un calice, et bénissant ; de chaque côté deux femmes agenouillées le servent. C’est le miracle , recueilli par les évangiles apocryphes, de la guérison de la sage-femme, aveugle venue laver l’enfant à sa naissance. Ce thème cher à l’église orientale indique un certain attachement des chevaliers du Temple aux croyances des pays d’Orient.

A la porte Sud, on peut se demander si c’est bien un chrisme que le tailleur de pierre a voulu figurer, ou un signe appartenant au symbolisme de la tradition salomonique. Il fait penser au serpent d’airain enroulé sur la croix élevée par Moïse dans le désert.

Les peintures intérieurees de la voûte et des murs ne sont pas moins étonnantes ; on y trouve mêlés aux symboles chrétiens classiques, des fleurs de lis d’une forme rare, des rouelles ; des cercles sécants, des étoiles à six raies curvilignes faisant partie astrologique aussi vieux que l’humanité. Un signe circulaire ;également énigmatique, est gravé au bas d’une plaque de marbre contre le mur sud de la mer, où se lit cette épitaphe :
» SI DESSOUS REPOSE LE CORPS DE NOBLE PIERRE DE MERVILLE DE PERIES, CHEVALIER DE L’ORDRE DE SAINT JEHAN DE HIERRUSALEM ET COMMANDEUR DE MONTSAUNIES , QUI A ETE TUE AVEC TROIS DE SES SERVITEURS AU CHÄTEAU DU DICT MONTSAUNIES LE 23 AVRIL 1521 « .

L’Eglise de Montsaunies, loin d’avoir livré tous ses secrets, contribue à accroître l’atmosphère de mystère qui entoure tout ce qui touche à l’ordre du Temple.



 



Voie de la Garonne