MIREPOIX
Aperçu de l'histoire de MIREPOIX
Les historiens parlent de l'existence d'une
agglomération celtique très tôt dans l'histoire. Il est vrai que le
site sur le bord de l'Hers et entouré de collines était favorable à cette
implantation. Son nom viendrait de cet environnement : Miro (belle) – Pech (colline).
Mais la première ville sera détruite par les invasions barbares Goths ou
Vandales.
La première mention de MIREPOIX daterait du Xème
siècle et serait relative à une ville établie sur la rive droite de l'Hers
au pied du château de Terride.
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Dans le
système féodal qui prévaut dans ce XIème siècle, MIREPOIX verra le nombre
de ses coseigneurs grandir et atteindre 36 au debut du XIIIème siècle.
Comme dans
tout le Languedoc, MIREPOIX verra l' influence cathare s'y développer , et la
communauté cathare très importante dans la cité accueillera un important
concile de 600 croyants et parfaits venus sans doute y décider la
construction de Montségur.
Lors de la
Croisade des Albigeois, MIREPOIX ne pourra résister longtemps devant les
troupes de MONTFORT venus les conquérir , devra capituler le 22 septembre
1209, et son défenseur Pierre Roger de Bellisen s'en s'echapper.
La ville
sera alors octroyée à GUY de LEVIS le 1er decembre 1212. Mais après la mort
de Simon de Montfort à Toulouse , et la reconquête par les seigneurs locaux
des territoires dont ils avaient été spoliés, le château reconquis
en 1222 par les troupes de Raymond
Roger de Foix , les quatorze coseigneurs qui ont survécu à la
croisade reprennent possession de leur seigneurie .
Devant un Languedoc affaibli, la Croisade suivante montée par Le roi Louis VIII,
réinstallera des seigneurs du nord à la tête des seigneuries locales.. Ainsi, par
l’ordonnance de Pamiers (8 octobre 1226), Guy 1er de Lévis prend possession
de MIREPOIX et la seigneurie est placée sous l'autorité directe du roi de
France.
Les Lévis sauront jouer de diplomatie et s'intégrer dans la vie de
MIREPOIX.
La ville se remettait doucement des malheurs des Croisades lorsqu'elle fut
fortement frappée en 1279 par une catastrophe.
Suite à une rupture du barrage de Puivert, l'Hers déborda de son lit
détruisant toute la ville de MIREPOIX.. Seuls le château, l’église
Saint Maurice et les couvents des Cordeliers et des Trinitaires construits plus massivement ou en hauteur
,échappèrent à
cette inondation destructrice. (16 juin 1279).
Les Lévis entreprirent quelques années plus tard, la reconstruction
sous forme de bastide , un peu plus à l'abri des débordements de l'Hers, à
l'endroit actuel, d'une nouvelle ville organisée autour d'une place
centrale ( une très grande place de 112 m sur 55 m) , avec un quadrillage
régulier des rues.
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Elle sera munie de fossés et de remparts ( dont subsiste
encore la porte d'Aval aujourd'hui classée aux Monuments historiques), et fait près de 400 m sur 400m.
(12 rues dans un sens, 8 rues dans l'autre)
La reconstruction sera
longue, et non achevée au début du XIVème siècle, mais sous
l'administration des Lévis et des Consuls, MIREPOIX verra son expansion se
développer.
Son église Saint Maurice sera érigée en cathédrale et accueillera un
évêché en 1317.
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Suivra une période assez pénible pour MIREPOIX . Le fléau de la peste
s'abattra sur elle ( en 1348, puis en 1361 et 1382), la guerre de cent ans
engendrera la misère, sans compter les rivalités entre les héritiers de la
famille des Lévis qui les verront s'engager dans des camps opposés, les
raids meurtriers des routiers installés au château de Pujols qui
incendieront la ville en 1362.
Et les conflits qui rebondissent entraineront la signature d'un paréage
avec le roi de France (27 juillet 1390) . Dès lors la garnison du roi
s'installe à MIREPOIX et le roi a des pouvoirs de justice importants.
Le XVIème siècle verra cependant une période d’accalmie, du moins
jusqu’aux guerres de religion. La reprise du commerce, la baisse des épidémies
favoriseront un développement de la cité. Les Pénitents blancs
s’installent à Mirepoix (1600) tandis que les Pénitents bleus construisent
une nouvelle chapelle. Louise de Roquelaure, régente de la seigneurie durant
la minorité de ses fils, fait reconstruire l’hôpital qui dispense
gratuitement les soins aux pauvres.
Le XVIIème siècle verra des transformations dans la ville, l'implantation
d'une mairie par les Consuls, la construction d'un séminaire. Le traité des
Pyrénées entraîna des temps plus calmes et dès 1680, la démolition des
remparts fut entamée. les fossés furent comblés et ne le seront
complètement que vers 1760.
Le XVIIIème siècle verra la construction d'un solide pont de pierres et
le développement du commerce.
Mais avec la révolution, MIREPOIX perdra son siège épiscopal et les
possessions des Lévis seront vendus comme biens nationaux.
Le XIXème siècle s'accompagnera d'un déclin de la ville et il faudra
attendre l'époque moderne pour voir un lycée s'y construire et une politique
de développement basée sur le tourisme s'y développer.
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Les couverts :
La place centrale de MIREPOIX est bordée de maisons à
colombages recouvrant des galeries de bois en Rdc de ces maisons
ornées par endroit de sculptures. Ceci s'explique par le fait que
les impots étaient basés sur l'occupation des sols.
Et les couverts abritaient les étals des marchands.
Parmi
ces diverses maisons, la maison des Consuls ( ancienne maison de
justice du seigneur local ) est très riche avec au dessus
de la poutre maîtresse ses 25 solives sculptées en têtes humaines très
expressives. : femmes à coiffes, tête barbue, tortue, sanglier, ours etc
...et mérite une attention particulière.
Les maisons à colombage bordant la place centrale n’ont que peu changé
depuis leur construction . Un
incendie dans la nuit du 15 au 16 février 1914 en ravagea une partie qui
sera restaurée par la suite ; ils seront classés monuments
historiques
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La cathédrale Saint Maurice de MIREPOIX:
Sa construction débute le 6 mai 1298 par les seigneurs de MIREPOIX peut
de temps après le début de la construction de la bastide.
En
1317, elle est promue cathédrale sous Jean XXII 2ème pape d'Avignon. Et
les travaux d'agrandissement dureront de 1327 à 1506 . Cette église
paroissiale était une église méridionale gothique.
Les 2 premiers
évêques ( Raymond d'Athon puis Jacques Fournier qui deviendra pape
sous le nom de Benoît XII) chercheront à réunir des fonds. Et c'est leur
successeur, Pierre de LAPERAREDE qui réalisera la construction du choeur et
des 5 chapelles rayonnantes.
La Guerre de Cent ans provoquera
l'arrêt des travaux (1355 - 1411), arrêt dû sans doute plus à la
diminution des recettes qu'aux faits de guerres eux-mêmes.
Et ce
sera sous l'épiscopat de Philippe de Lévis , que de profonds travaux
seront réalisés.
Il dégagera la cathédrale des maisons voisines,
fera construire le clocher de 60 m de hauteur. On lui devra l'embellissement
intérieur de la cathédrale, notamment
- l'élargissement de la nef coté nord
- le porche d'entrée
- le clocher
- le palais épiscopal accolé à la cathédrale. Pierre de DONNAUD
transformera et enrichira l'intérieur de la cathédrale. Sous la
révolution, l' évéché sera supprimé, la grosse cloche de Philippe de
Lévis fondue, et la cathédrale devient le temple de la déesse Raison.
Après
la mort de Robespierre , elle est rendue au culte. Ce n'est que sous
le second empire (entre 1858 et 1865) que se terminera la construction de la
cathédrale. Et c'est VIOLLET le DUC qui dressera les plans finaux de
celle-ci, avec élargissement de la nef sud, surélévation des murs de la
nef et du choeur , construction de la voûte.
Mais en ce XIXème siècle,
beaucoup de ses beautés auront disparu tels les stalles du choeur (
44 hautes et 32 basses) vendues aux Anglais, le maître-autel de marbre
remplacé.
Le 22 mars 1907 l' Eglise de MIREPOIX est classée dans son
intégrité parmi les monuments historiques. Au final, il aura fallu
6 siècles de travaux pour faire de la cathédrale Saint-Maurice de
MIREPOIX, le beau bâtiment actuel.
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de l'eglise paroissiale
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à la cathédrale d'aujourd'hui
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intérieur de la cathédrale
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La cathédrale a une nef
unique, 48 m de long, 22 m de large, 24 m de hauteur. Elle n'a pas de
transept.
Elle figure parmi les cathédrales les plus larges d'Europe.
Du point de vue construction, la pierre domine. Son orientation est Est-Ouest.
Les anciens vitraux ont été remplacés entre 1857 et 1865.
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plan de la cathedrale
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