Bedous
Bedous est actuellement le plus grand village de ce bassin . Pour autant, il n'en est ni le
chef-lieu du secteur ( c'est Accous) , ni le village le plus ancien.( il semblerait qu'ORCUN ait des
origines bien plus anciennes). Sa population actuelle est de 534 habitants et elle est resté pratiquement
stable depuis une trentaine d'année.
Comme tous les autres villages de la vallée d'ASPE, Bedous a souffert d'une dépopulation rurale
forte depuis près de 100 ans, puisqu'on est passé de près de 1031 habitants en 1800, 1396 en 1841, 970
en 1891, 802 en 1962 , 542 en 1975 et 534 en 2006.
Etymologiquement, son nom semble être dérivé du radical betu (betulla signifiant bouleau en latin)
et également signifie lieu où il y a des bouleaux.
Le toponyme Bedous apparaît sous les formes Bedoos (1250, for d'Aspe), Saint Michel de Bedous
(1675, insinuation du diocèse d'Oloron).
BEDOUS assume ses fonctions de petite capitale économique du pays, avec un marché le plus
important du canton, et une administration représentée par sa gendarmerie, son collège, son office
de tourisme etc…
Mais son économie est surtout agro-pastorale, orientée vers l'agriculture et l'élevage (bovins et ovins).
La fabrication de fromages fermiers est également une des ressources.
Est également présente sur la commune, une exploitation d'ardoises, utilisées pour la couverture
traditionnelle des maisons béarnaises ou souletines .
Il est difficile de retracer l'histoire du village de BEDOUS. Cette commune ne dispose pas de fonds
documentaire importants et ne conserve que peu de vestiges médiévaux. Toutefois , on sait que l'homme était présent
en vallée d'ASPE dès la préhistoire, et sa présence à BEDOUS se manifeste par la découverte d'une grotte sépulcrale
et de quelques tessons de céramiques protohistoriques.
L'occupation gallo-romaine n'est guère mieux documentée en dépit de la voie antique qui reliait Oloron à
Jacquiu le Somport.
Bedous et le pèlerinage de Compostelle
Bedous s'est developpé sur la vieille route du pèlerinage de saint jacques et qui correspondait au
tracé de la vieille voie romaine. Cette voie antique reliait Beneharum (Lescar) , passait par Ilhuro (Oloron)
et conduisait à Caesar Augusta (Sarragosse).
Au sortir de la gorge de SUZOU, cette vieille route surpassait une côte, en haut de laquelle on a
une vue superbe, non seulement sur le village de BEDOUS à ses pieds, mais sur l'ensemble du vaste
bassin circulaire entouré d' un impressionnant cirque de montagnes.
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Elle se poursuivait par la vieille route, étroite et assez droite, parallèle à la route nationale,
qui va d'Orcun a Accous, et qui était l'héritière de l'ancienne voie romaine.
A 1,5 km de Bedous, elle longe à droite les anciens bains
de Suberlaché, sis entre les deux artères et devenus plus tard colonie de vacances. Ce modeste
établissement à l'abandon est par son nom un haut lieu du chemin de Saint-Jacques: c'est en effet là
que se trouvait au Moyen Age l'abbaye de Saint-Jean-de-Laxé. Les jurats de la vallée s'y réunissaient
et on y conservait les manuscrits des forts et des chartes. Elle accueillait aussi les pèlerins.
La légende veut qu'en 1288, le roi d'Angleterre y fit un arrêt. Elle fut détruite par un incendie au
XIIIème siècle, puis plus tard victime d'une crue du gave. De nos jours, seul sa mémoire persiste.
La traversée de Bedous se faisait par la rue Notre dame. Et c'est tout son long que s'est développé
le village de Bedous. Et l'embryon du village s'est développé autour de la première église paroissiale,
dédiée à Notre-Dame , qui a donné le nom à la rue. De l'église, on ne sait pas grand chose, hormis que
des travaux y ont été faits en 1696, puis qu'il y a été mené des travaux de restauration du XVIIème au
XVIIIème siècle, aussi bien sur les murs, la voûte et le clocher, la couverture.
Lors de la révolution, elle fut transformée en corps de garde, puis en lieu d'assemblée des citoyens,
avant de servir d'entrepôt de bois de chauffe et de munitions. Au début du XIXème siècle, elle fut détruite,
seul subsiste son emplacement de nos jours.
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L'abbaye laïque (abbadie ou appatie en béarnais) était implantée à coté de cette église. Cette maison
passa aux mains de plusieurs familles, Abadie jusqu'au début du XVIIème siècle, Lasalle au cours du
XVIIème siècle, Moutengou ensuite, et Fourcade jusqu'à XIXeme siècle. En fin du XVIIIème siècle, est se
trouva en ruine, servit de grange, puis fut réhabilité et reconstruite au début du XIXème siècle. Elle ne conserve
plus aucun caractère médiéval.
Bedous et son bourg
À la partie récente du village qui borde la nationale, on peut préférer la place de l'Hôtel de ville,
point de départ d'une promenade à travers le vieux bourg avec ses maisons anciennes
Cette place centrale de BEDOUS est la place F. SARRAILHE. Par sa maison noble du XIIIe (en ruine dès le XVIIe),
et le château Lassalle (XIIe) reconverti en maison de retraite qui domine le cours du Gabarret, la place
François-Sarraillé ouverte au XIXe constitue le centre historique de Bedous.
Elle est organisée suivant
un plan d'urbanisme assez rare, avec des façades incurvées d'un côté, un hôtel de ville à couverts de l'autre,
et au bout, l'église Saint-Michel ,reconstruite en 1631 dans l'esprit roman, son chœur à croisée d'arêtes est
peut être plus ancien. Nombreuses sont les maisons de la même époque, présentant souvent de beaux linteaux
de pierre sculptée.
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Bedous et ses fils
Et en quittant le village, le pèlerin passe devant deux manoirs.
Le château Lassalle (XVIIe),
flanqué de tourelles rondes, domine sur une terrasse le Gabarret, torrent qui
descend du village perché d'Aydius. Reconverti en maison de retraite.
Le château Laclède (XVIIème),
sur l'autre rive, a une tour et un pignon en escalier. Il fut bâti par une famille qui donna de
grands commis au royaume de Béarn et de Navarre.
La vallée d'Aspe a été illustrée par la famille des Laclède, dont trois générations ont laissé des
souvenirs d'aventures et de gloire.
- L'ancêtre, Jean de Laclède, syndic de la vallée, défendit auprès du conseil du roi Louis XIV
les privilèges du « for » d'Aspe, qui dispensaient les habitants de la vallée de l'arpentage ordonné
dans l'ensemble du royaume pour établir l'assiette de l'impôt foncier.
- L'un de ses fils, maître des Eaux et Forêts, créa la forêt de Bastard, à Pau.
- un autre, cadet, Pierre Liguest de Laclède est parti en Amérique, y fondera la ville de Saint-Louis .
Commerçant de fourrures à la Nouvelle orléans, il remontera en 1763 avec sa famille et des compagnons
le Mississipi et y fondera un comptoir qu'il appelera saint-louis , en l'honneur du « saint aïeul
de notre roi »
- et le troisième fut officier de la Révolution et de l'Empire . Neveu du fondateur de
Saint-Louis, Pierre Armand de Laclède, s'engagea dans les volontaires de 1792. Il fut élu par ses camarades,
commandant de la première compagnie franche d'Accous, le 19 mai 1793. Son intervention décisive transforma
la bataille de Lescun en déroute pour le célèbre régiment des gardes wallons et il fit prisonnier un de leurs
officiers, le baron de Hoorts (Le 5 septembre 1793).
En 1808, il était colonel et commandait un régiment polonais, le 6e dragons de la Vistule, quand il fut
rappelé pour prendre part au premier siège de Saragosse par le général Verdier.
C'est là que, le 5 août 1808, Armand de Laclède y laissera sa vie.
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le chateau lassalle
le chateau laclède
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