AMAIUR / MAYA

À la fin du XIIème siècle, MAYA apparaît avec le nom d'Amayur comme une des 'possessions' ou districts nobiliaires du royaume.
Il constituait déjà alors un poste de contrôle du trafic marchand avec Bayonne.
Occupé par des troupes navarro-françaises, son enceinte a servi de refuge et de dernier point de résistance héroïque (d'octobre 1521 au 19 juillet 1522) aux chevaliers navarrais qui, fidèles à Henri II d'Albret, s'opposaient à l'annexion de la Navarre à la couronne de Castille.

Les remparts et le chateau furent détruits et les pierres furent rachetées par la paroisse.
Le village se compose d'une seule rue aux maisons très typiques, et décompte 2 palais, , celui d'Arretxea (XVIème siècle) et celui de Borda ( XVIIème siècle). Sur les maisons, nous retouvons le blason du baztan ( un échéquier) , parfois une cloche



Ce site a obtenu dans les années 1665 le classement comme ville et est resté séparé de la vallée jusqu'à 1969.

Église de l'Assomption.
Bâtiment construit au XVIIème siècle selon un plan en forme de croix latine, reconstruit à différentes époques, comme on peut le déduire de la variété de ses voutes.
Ainsi le premier tronçon de la nef, au premier niveau, sur lequel est assis la tour clocher et où est située une des deux portes d'accès à l'église, constitué d'un arc soutenu avec des archivoltes, est couvert d'une voûte en berceau ;
les deux tronçons suivants le sont avec une voûte de croisée d'ogives simple avec des clés,
et le reste- transept et chapelle principale -, avec une voute en berceau
Ce qui permet de penser une origine médiévale avancée , une continuité dans le XVIème siècle pour finir dans le XVIIIème siècle.

Dans son intérieur le plus remarquable est le retable principal, proto-barroque, formé par une banc, cinq rues de deux niveaux et un couronnement. Il fut réalisé par les artistes Domingo de Goyaran originaire de Oyeregui et Juan de Huiei orogi naire de Ursua, et le sculpteur de Labayen.Il fut peint par Miguel de Ezcura originaire de San Sebastien.

Dans le banc il y a des reliefs avec les scènes de l'Adoration des bergers. Purification María, Circuncisión et Epiphaníe, accompagnées des saints Marc, Pierre,Jean l'évangeliste, Mateo, Paul et Lucas.
Dans le premier niveau , alternent les figures des silhouettes de Saint-Sébastien et de Marie Veronique, avec les sujets en relief du Baiser de Judas et du dernier dîner.
Le tabernacle qui occupe le centre est un ajout postérieur, sans valeur artistique.
Dans le second niveau, on répète la distribution, et nous voyons ainsi San Francisco Javier (silhouette), l'Annonciation (relief),la Vierge interrogeant le ciel avec des anges (silhouette), la Visite à Sainte Isabelle (relief) et Sainte Barbare (volume).

L' attique présente le Calvaire, silhouette, accompagné sur les côtés par les reliefs de la Vierge des Douleurs, Saint Joseph et l'Immaculée.
La maçonnerie d'inspiration du monastère d'Escurial et le style de l'imagerie dénotent une date du début du XVIIème siècle.

D'époque assez postérieure (2ème moitié du XVIIIème siècle) sont les retables qui occupent les transepts, de taille moyenne, avec des sculptures assez délicates dans leur facture : de San José avec San Francisco Javier dans le couronnement, du côté de l'épître, et de la Vierge du Rosaire avec San Antonio Abad dans l'attique, du côté de l'evangile.

Cette église baztanaise possède un précieux orgue romantique de signature française Cavaille-Coll (1903).L'instrument vient d'Elizondo, d'où il a été transféré dans 1919. Il a une inscription en Euskera, qui se termine en disant : 'Amaiurko Elizan egonen fier naiz' (je resterai dans l'église de Maya pour toujours...).





A l'entrée du village, un calvaire de pierre date de 1695, laquelle date figure dans le coté nord de son base rectangulaire. Sur le chapiteau ionien, croix ancorée sans image.

Ermitage de Notre dame du Pilar: petit ermitage au haut du village, au pied de la colline où se dresse le monument commémorant la résistance d'Amaiur.



Accès aux dolmens d'Otxondo en Berrocelaya: à quelque 500 mètres à gauche de la route qui va à Maya/Amayur.
Depuis le col d'Otxondo , on accède aussi aux dólmenes du Gorramendi : les six d'Amabirjinei Arpea (I, II, III, IV, V et VI), celui de Bardaxilo et celui de Gorramakil. Dans la montagne Akurrunz se trouvent les túmulus prehistoriques d'Etsain et d'Uriegi et plus à l'Ouest, le dolmen d'Iguski.
Atteignant le port d'Otxondo ,nous pouvons nous retourner pour avoir en arrière une nouvelle vue panoramique de la vallée, ou prendre la route qui coté droit nous mène à Gorramendi, la montagne rougeâtre aux pentes fortement escarpées.