La municipalité de Bielsa comprend les 5 hameaux, Bielsa ( le centre principal), Javierre, Espierba, Parzan et Chisagùés. Ces hameaux sont proches les uns des autres et facilement accessibles par une route en bon état. Bielsa, village frontalier a ses hameaux établis à l'intersection des rios Cinca et de Barrosa. Actuellement, Bielsa est peuplé d'environ 500 habitants, autant d'hommes que de femmes, mais seulement une partie de la population y vit toute l'année. Le centre urbain est en plein développement, grâce aux effets du tourisme, et pratiquement neuf. Il est a noter qu'il fut complètement détruit durant la Guerre Civile .
Le noyau d'habitation de Bielsa a dû se créér dans les siècles X-XI, coïncidant l'établissement de populations stables dans les Pyrénées, et un emplacement stratégique, situé dans un croisement de chemins à la confluence de deux rivières qui s'avère être un point de défense facile.
Bielsa a été ville du domaine royal jusqu'à 1280, puis a été transféré à la famille des Viella, passant ensuite sous la
domination d'autres seigneurs . Vers le milieu du XVème, Ramón Muntaner, noble et habitant de Bielsa, l'a livrée au roi
Alfonso V sous réserve de l'accord d' une série de conditions favorables pour ses habitants
BIELSA. Un espace de frontière
Bien que l'on pense que la chaîne pyrénéenne se présente comme une barrière physique très compacte, les Pyrénées ont
fonctionné comme un espace intégré, avec des inter-relations abondantes entre les habitants des deux versants.
De fait, la nécessité de gestion du territoire et ses ressources a donné lieu à la signature de divers accords - de pacage
et commerciaux, fondamentalement, bien qu'il y ait d'autres de simple entente de voisinage -, qui ont provoqué, parfois,
des conflits et des arbritages postérieurs. Chaque accord avait sa loi et ses tribunaux, formés par des habitants des vallées
des deux versants, ce qui démontre l'autonomie avec laquelle agissaient ces Communautés en défense de leurs intérêts.
La frontière inter-étatique pyrénéenne n'a pas existé comme telle jusqu'à la moitié du XIXème siècle .
LES COMMUNICATIONS.
Chemins, routes et ponts.
Les activités non rurales de Bielsa ont été conditionnées, jusqu'au début du XXème siècle , par le manque de communications,
puisque le relief de la vallée fermait celui-ci, permettant des relations moins difficiles avec la France qu'avec le reste
de l'Espagne. Le relief de la vallée détermine à son tour que l'axe de communications pour le commerce serait linéaire,
en suivant le lit du rio Cinca, nécessitant la construction de divers ponts pour traverser le rio. Cette tâche est consolidée dans
1308 quand le roi déterminera qu'on relie le pont de Salinas à celui de Bielsa, construits aux frais des habitants.
La simplicité des constructions, ainsi que les crues de la rivière, ont affecté fréquemment les chemins et
les ponts c'est pourquoi, en 1349, Pedro IV accorde aux habitants de la vallée la faculté de percevoir un impôt de passage
ou 'péage' en échange d'avoir les ponts réparés et en bon état.
Dans le siècle passé, Madoz Pascal indiquait que les chemins de Bielsa étaient limités à des chemins muletiers, qui conduisent à la France et qui sont en mauvais état, et une série de voies presqu'impraticables, et que les ponts, un était de pierre avec un arc et cinq de bois avec deux arcs chacun.
Le tronçon de route depuis Lafortunada jusqu'à Bielsa a été construit pendant les
années 1919-20 par la Société Hydro-électrique Ibérica - ensuite Iberduero -, c 'est pourquoi c' était une propriété
privée.
À partir de 1960 cette route cesse d'être privée et on l'améliore avec l'asphaltage de son pavement et
la construction de ponts de béton, en étendant son tracé jusqu'au Parador National de Mont perdu (1968) l'année de
l'inauguration des équipements.
La construction du tunnel international Bielsa-Aragnouet décidée, l'État espagnol a construit la route qui assurait son utilisation. Ce tunnel, inauguré en 1976, monte depuis 1.664 m dans la partie espagnole, à 1.827 en versant français, avec une longueur de 3.070 m.
Les Villages
BIELSA
Située dans la confluence des rios Cinca et Barrosa, c'est une population qui conserve beaucoup de ses traditions,
comme sa langue, le 'belsetán', dialecte local de la langue aragonaise, et les carnavals. On remarque dans sa place
centrale le bâtiment de la Mairie avec une façade de style Renaissance qui loge le Musée Éthnologique où sont exposées
des photographies consacrées à la 'Bolsa de Bielsa', dur épisode vécu pendant la Guerre Civile. L'église, originaire du
siècle XVI, présente des modifications postérieures. La possibilité d'effectuer des parcours à pied est énorme, étant
donné les alentours du Parc National d'Ordesa et du Mont Perdu.
CHISAGÜES
Beau village à auquel on accède par la route qui s'adresse à la France. Depuis cette dernière nous pouvons accéder
à la 'montaña de Ruego', impressionnante par sa quantité de pâtures pour le bétail. On remarque dans les couvertures
des maisons et des granges, l'utilisation d'ardoise rougeâtre et moellons de maçonnerie dans la construction
des murs et parois .
L'église de San Bartolomé, isolée, sur le village et construite en pente est une oeuvre rurale
dans des ruines peut-être du siècle XVII.
Actuellement le village compte très peu d'habitants qui habitent toute l'année, mais durant l'année 1.857 ,
il est arrivé à avoir jusqu'à 54 habitants.
ESPIERBA
Situé à 1.350m d'altitude , il jouit d'une vue panoramique émouvante de la Vallée de Pineta. Durant l'année 1.857,
il compta 219 voisins, mais actuellement, très peu les personnes y vivent pendant toute l'année.
Il présente un habitat dispersé conditionné par la fonctionalité agricole, avec des maisons et des granges dispersées
dans la pente de la montagne. Dans une terrasse visible sur la vallée de Pineta, exempte et éloignée des maisons,
on a érigé l'église de Saint le Christ, oeuvre rustique qui à l'origine a pu être, dans la partie de la tête,
du siècle XVII.
JAVIERRE de BIELSA
Petit village proche à Bielsa où nous pouvons trouver l'église paroissiale de style roman du siècle XII.
Dans son intérieur, un rétable gothique du siècle XIV consacré à Sainte Eulalia de Mérida et un retable du siècle XV,
consacré à la Vierge. Il a été siège de seigneurie féodale au temps de Jaime II d'Aragon.
PARZÁN
Situé à côté de la route qui va à la France, il dispose d'un habitat concentré avec des constructions récentes,
suite aux destructions de la très connue 'Bolsa de Bielsa' dans le cadre de la Guerre Civile.
En époque romaine des mines d'argent existaient, minéral utilisé pour le monnayage de monnaies en Huesca.
Dans le siècle XV-XVI, ces mines ont acquis déjà une grande importance considérant vus qu'elles étaient de réelles mines
de galène argentifère, situées plus de à 2.500m de hauteur.
Il est possible de visiter l'église de San Lorenzo, construite au XXème siècle.