Pèlerin d'Antans


Pèlerins d'Antan sur la Voie du Piémont Pyrénéen

 

Cette page est consacrée à des extraits d'articles ou de revues mentionnant un pèlerinage ancien sur tout ou partie de la Voie du Piémont Pyrénéen.
Nous y mentionnons titre de l'ouvrage et auteur d'où ont été récupérés cet extraits.
Mention aussi de traces de pèlerins retrouvées sur sites.

Pour le moment, nous ne cherchons pas à développer cette page, mais dès qu'au gré de nos lectures nous trouvons un extrait susceptible d'y figurer, nous l'inclurons. Bien évidemment, avec le temps et votre aide, nous espérons enrichir cette page.


VALS ( ariège)
Source :VALS en ARIEGE son église, son musée (par les Amis de VALS) page 24 et 32

Article Les Dernières Fouilles ( Serge Alary)
Dans la phase 2 sont situées quelques sépultures d'un même niveau ....
Les seuls mobiliers associés indiscutablement à des sépultures proviennent de ce groupe ( pégau à bec ponté dans la sépulture 4 et extrémité ferrée d'un probable bâton de pèlerin dans la sépulture 5 ).
 
page 32 Article sur le musée archéologique .
Vitrine II : en fin de description de la vitrine on relève :

A noter quelques scories de fonte de bronze, des fusaïoles et objets divers. La présence de monnaie d'origine variées ( Aragon, Mantoue ..) datées du XIIè au XIVème siècle est sans doute due au passage de pèlerins
Vitrine III
Dans la partie n°10, un pégau ( petite cruche alors en usage dans le midi méditerranéen ) reconstitué, typique du XIè siècle est parmi des objets divers : épingles en bronze provenant de suaires, une ferrure de bâton de pèlerin trouvée près du pied d'un ...


ST PE de BIGORRE
Source :Les Chemins de Saint Jacques en Bearn et Pays Basque page 271

Des textes mentionnent d'ailleurs le passage de pèlerins à Saint-Pé. Au XVIIè siècle,un abbé témoigne qu'ils dormaient ici, au bas du clocher. Et le registre municipal de 1622 indique qu'un prêtre, docteur en théologie, revenant de Compostelle, demanda un secours, en promettant en retour de dire des messes.

 


SAINT BERTRAND DE COMMINGES et VALCABRERE
Source :Culture et Foi au Pays de St Bertrand
SPECIAL Saint Bertrand Evêque 1083-1123
Saint Bertrand de Comminges , halte sur le Chemin de Saint Jacques
Hagiographie, archéologie et histoire Auteur Jakez Chilou page 12

La première attestation du passage des pèlerins à Saint Bertrand est d'ordre hagiographique et se trouve dans le Livre des Miracles de Saint Bertrand, opuscule rédigé par VIDAL , moine de l'Escaladieu, vers 1170, à la demande de Guillaume, archevêque d'AUCH et neveu de Saint Bertrand. Quatorze des trente et un miracles attribués à Saint Bertrand furent réalisés du vivant du saint. Celui dont nous allons parler porte le numéro 26 et se situe donc après la mort de Bertrand.

Un allemand allant en dévotion à Saint Jacques en Galice , perdit la tête à devenir fou. Ses compagnons le menèrent au tombeau de Saint Bertrand, où il pleura, gémit et pria. Le serviteur de DIEU entendit bientôt ses pleurs et lui rendit son bon sens , lui redonna la raison et dissipa sa folie. Et celui qui était furieux se laissa approcher , ne grinça plus des dents , ne déchira plus ses habits, ne parla plus en fou, fut réglé dans ses discours et dans son maintien. Enfin, il revint bien à lui, recouvra entièrement sa santé et remercia le SEIGNEUR qui est et sera béni éternellement.

Et VIDAL d'ajouter qu'il s'agissait là d'un prodige insigne et de la plus grande ancienneté qui après avoir parcouru nos provinces et celles de Bourgogne et de LORRAINE parvint jusques aux peuples Teutons.
Voila ce qui, en termes contemporains , pourrait s'appeler un bon coup de publicité et incita les pèlerins de Saint Jacques à venir honorer Saint Bertrand.

Plus scientifique fut la découverte au milieu de plusieurs autres tombes, lors des fouilles menées en 1983 par la Direction des Antiquités Historiques de Midi Pyrénées, de la sépulture dans l'abside Nord de la basilique Saint JUST de VALCABRERE , découverte qui confirme le passage des pèlerins sur le site.

Le défunt a été inhumé avec ses attributs de pèlerin: bourdon ferré, coquille Saint Jacques. Les restes ligneux brun du bourdon indiquent qu'il était placé en diagonale entre les jambes . L'extremité du Bourdon se termine par un embout ferré. Cinq éléments décoratifs étaient cloués tous les 8 à 10 cm sur la partie basse du bourdon. Ils sont constitués de deux rondelles en cuivre de 2,3 cm et épaisse d'un peu moins d'un millimètre, séparées par deux anneaux de fer se chevauchant en partie; l'ensemble était fixé au bourdon par une agrafe en fer dont une partie traverse les rondelles de cuivre en leur centre, l'autre débordant lègérement. Les fibres ligneuses brunes du bourdon sont encore accrochées aux agrafes.
Dans sa tombe on a encore trouvé

- une petite coquille Saint-Jacques
- deux grelots
- une boucle de ceinture
- une monnaie identifiée comme une obole de Jaime II d'Aragon datée de 1291 - 1327.

La présence de cette monnaie , ainsi qu'une autre datée de 1350 semble situer l'inhumation de ce pèlerin de Saint Jacques dans la première moitié du XIVè siècle. Cette époque correspond au réhaménagement du sanctuaire, typique d'une église de pèlerinage : construction de l'édicule gothique permettant de menager une petite crypte et élévation des reliques proposées à la vénération des pèlerins.
Les aménagements de Saint Just, comme ceux entrepris à Saint Bertrand à la même période sont d'autant d'indices que le nombre de pèlerins devait aller en grandissant , puisque c'est pour les accueillir que Bertrand de Goth , futur pape sous le nom de Clement v , décidera de faire édifier la nef gothique de la cathédrale : travaux qui ne commenceront qu'après son départ de Comminges, sans doute en 1307.

Deux siècles plus tard, Jean de Mauléon, à peine devenu évêque , décidera en 1523 de faire réaliser les stalles et le jubé afin d'isoler les chanoines du flot incessant des pèlerins : tous ne devaient pas se rendre à Compostelle et venaient à Saint Bertrand surtout attirés par la renommée de l'apôtre du comminges, mais en ce début du XVIè siècle , le pèlerinage à Compostelle, quoique déclinant, attirait encore un nombre respectable de dévots.

Au XVIIIè siècle, Saint Bertrand de Comminges verra passer un autre pèlerin célèbre : Saint Benoît Joseph Labre. Benoît, agé de 25 ans , arrive en vue de Saint Bertrand de Comminges à l'automne 1773. Là, il est témoin d'une tentative d'assassinat. Notre hôte est tellement pouilleux qu'on le prend pour le meutrier et qu'on l'enferme dans la prison de la ville située alors à la Porte Majou.

Après 3 jours , la victime, heureusement ,a repris ses esprits et disculpa Benoît. Loin de maudire ceux qui lui avaient fait subir un pareil sort, Benoît-Joseph resta une quinzaine de jours à soigner les malades dans l'hôpital de Saint Bertrand : là, il édifia par sa piété et par les soins qu'il prodigua aux malades et aux moribonds.

Ayant sans doute entendu parler de la libération de Sanche Parra de la prison de MONTJUIC à Barcelone par Saint Bertrand , Benoît-Joseph décida de s'y rendre en passant par le Val d'Aran - une chapelle dédiée au saint evêque du Comminges commémorait ce fait miraculeux à MONTJUIC. De là, l'intrépide vagabond de Dieu partit pour l'abbaye bénédictine de MONTSERRAT où il demeura près d'un mois, visita la grotte, toute proche de MANRESA en souvenir de Saint Ignace de Loyola, puis se dirigea vers Saragosse pour vénérer Notre Dame du Pilar. Enfin, il prit le chemin de Saint Jacques de Compostelle..but du pèlerinage.! cet étonnant itinéraire sera repris par plusieurs cartographes du XIXè siècle..brouillant sensiblement le tracé du chemin du Piémont .

Une statue fut solennellement érigée dans la Cathédrale de Saint Bertrand le 8 décembre 1882, pour le premier anniversaire de la canonisation de Saint Benoît-Joseph. Une source, entre Seihan et Labroquère, marque le lieu de la tentative de meurtre. Une plaque commémorative vient d'être apposée à la porte Majou. Benoît-Joseph Labre fut sans doute l'un des derniers pèlerins à passer par Saint Bertrand avant que le pèlerinage de Galice ne retrouve une nouvelle jeunesse.

Merci de votre attention