IRUN

On manque d'informations sur l'origine d'IRUN, mais le noyau de population d'IRUN semble être là depuis bien longtemps,et la présence romaine semble acquise, puisque lors de diverses fouilles dans IRUN et ses environs, on a mis à jour des restes de céramique, de tuiles, de verres et de monnaies, entre autres. Irun serait problablement la ville romaine d'Oiasso ou Easo . Irun est le règlement urbain et portuaire dont l'activité était en rapport avec les proches mines de las peñas de Aya, qui étaient déjà exploitées en époque romaine et dont l'exploitation s'est perprétée jusqu'à notre époque.

Jusqu'à l'an 1200, le territoire occupé par Irun appartenait au Royaume de Navarre . Irun était la sortie naturelle de Navarre à la mer, jusqu'à l'année 1200 où il est incorporé à la Castille.

La première référence écrite relative à Irun apparaît en 1203, il s'agit de la charte accordée à la population de Fontarabie par Alfonso VIII de Castille, donnée en Palencia le 18 avril 1203. Par cette Lettre , Irun-Uranzu est inclus dans la juridiction civile et criminelle de ville de Fontarabie.

L'Université d'Irun-Uranzu bénéficiera d'une juridiction propre dans le domaine politique, économique et secteur militaire vis à vis de la ville voisine. Cette situation a causé des procès séculaires et des confrontations entre les diverses loaclités voisines .
IRUN obtiendra son indépendance totale et le titre de «Cité» quelques siècles plus tard le 27 février 1766, accordé par le roi Carlos III.


La situation stratégique d'Irun à la frontière entre trois royaumes (Castille, Navarre et la France) a eu pour conséquence que la localité subisse au cours de son histoire de nombreuses attaques des royaumes voisins. De plus, son passé d'ancienne appartenance à la Navarre, fit que sur son territoire, eut lieu divers fait d'armes lors des luttes dynastiques entre les partisans de Beaumont et ceux d'Agramont.

Ainsi, parmi les faits d'armes particulièrement importants et chers aux habitants de la ville, se distingue la victoire obtenue sur les Français le 30 juin 1522 lors de la bataille de San Marcial, et la commémoration de ce fait historique se traduit par la célébration de la principale fête de la ville chaque année à la même date, ainsi qu'une procession civique religieuse : le Défilé de San Marcial ou «Alarde».

Mais le Moyen-Age fut aussi une période pendant laquelle se développa IRUN. Depuis son incorporation au Guipuzcoa et à la Castille en 1200, Irun se transforma en centre stratégique vital où se développèrent les activités commerciales. Ainsi,à partir du XIIIe siècle, on constate une évolution positive de la localité irunaise , qui établit ses foyers principaux d'activité et de densité humaine aux alentours du port du Juncal, près de la butte où se trouve actuellement la place de San Juan Harria, près du quartier d'Uranzu et dans le couloir de Béhobie.



Outre l'activité commerciale et la condition de passage obligé pour traverser les Pyrénées Occidentales, (elle verra passer de nombreux pèlerins en partance pour le camino de santiago norte) l'occupation principale de ses habitants est l'agriculture et l'élevage, ainsi que l'extraction de minerai pour la production de fer dans les forges de la région, qui nécessitait une importante réserve de bois sur les monts communaux, comme en témoigne le «Fuero (droit) de Forges» de 1338.


Notons aussi les faits historiques qui marquèrent IRUN des débuts de notre période moderne à nos jours.
Tout d'abord, la signature du traité des Pyrénées, en 1659 sur l'île des Faisans qui garantissait la Paix des Pyrénées entre la France et l'Espagne. Cette île a souvent été scène de nombreuses conférences politiques, de mariages d'état et d'échanges de prisonniers entre l'Espagne et la France.

Puis le retour d'IRUN à la Navarre en 1805, lors de la guerre d'Indépendance .
Le 31 août 1813 eut lieu la Seconde bataille de San Martial qui mit fin à la Guerre de l'Indépendance. Avec leur victoire dans cette bataille les troupes espagnoles et anglo-portuguaises du Duc de Wellington ont vaincu les troupes Napoléoniennes dans une bataille sanglante. L'année suivante, Irun, qui depuis 1805 avait été incorporée à la province de Navarre, réincorpore Guipuzcoa, et y restera jusqu'à nos jours.

Pendant le XIXème siècle la ville a été détruite par les Guerres Carlistes en 1837 et 1874.
Finalement, le dernier fait de guerre dans l'histoire d'Irun a été donné précisement pendant la guerre civile en 1936, le 2 septembre de cette année. Dans ce conflit , une grande partie de la ville a été détruite, incendiée par l'Armée Républicaine en retrait. Lors de ce terrible choc de septembre 1936, IRUN ,lors de l'incendie ,vit se détruire 153 édifices et 252 commerces et industries. La prise d'Irun par les troupes franquistes ont apporté un coup dur à la Seconde République, puisqu'il a isolé le territoire loyal à la République situé dans le nord, en coupant ses communications avec la France.

L'époque moderne verra aussi l'expansion de la ville qui se développe autour des noyaux de population primitifs.Les facteurs essentiels de cette croissance seront les suivants: l'installation définitive de la douane à Irun, (1841); l'arrivée du chemin de fer (1863) et l'établissement d'entreprises auxiliaires de matériel ferroviaire ; l'intensification de l'exploitation minière, grâce à la construction d'un train spécial pour le transport des minerais (1880); la construction de ponts sur la Bidassoa pour la liaison avec la France...


Cet essor s'accompagnera d'une croissance de sa population ainsi qu'une croissance du secteur des services, nécessaires pour répondre à l'augmentation des besoins de cette population.

L'entrée en vigueur du Traité de Schengen au début des années 90 avec l'ouverture d'un espace européen pour le libre transit personnes et marchandises dans l'Union Européenne portera un coup dur pour l'économie irunaise, et entrainera une importante récession pendant une bonne partie de la décennie des années 90.

Toutefois, cette ouverture de frontières redonnera un élan favorable à l'économie locale,en renforçant le secteur du transport de marchandises par routes et le commerce transfrontalier.

Irun se développera comme noeud dans les communications par route entre l'Espagne et la France, à mi-distance entre Paris et Madrid et de nombreuses entreprises de transport routier et logistique ont établi des magasins et des centres de distribution en Irun.

D'autre part, un pourcentage très significatif du commerce irunais sera de type frontalier avec vente de tabac, alcool et combustible à des clients en provenance de la France, puisque ces produits sont moins grevés par des impôts en Espagne qu'en France.

On pourra rappeler qu'en 1950, la population de la ville comptait 12.000 habitants , qu'en 1970, elle dépassait les 45.000 et qu'elle s'elève à 61.312 habitants aujourd'hui.



Irun porte sur son blason les titres de «Noble et Loyale, Digne d'Honneur et Généreuse, Humanitaire, Ville»



compilation faite à partir du site de l'ayuntamiento et de wikipedia (es)