Saints et Vénérations de la Voie du Piémont Pyrénéen

Saint Paul-Serge  (Narbonne)



rétable de la chapelle dite de  St Paul Serge 

 

C'est à la Collégiale St Paul de NARBONNE que nous retrouvons des traces de la vénération de St PAUL SERGE , premier evêque de NARBONNE. 

Dans la NARBONNE romaine, se développa très tôt une communauté chrétienne  qui s'organisa , se donna un premier chef spirituel chargé de répandre les paroles de l'Evangile, et qui devait être le premier de la liste de ses evêques. 

Une certaine tradition Narbonnaise l'assimila à  PAULUS SERGIUS , proconsul de Chypre , converti par l'apôtre PAUL . Pour d'autres, c'était plutôt un compagnon au IIIè siècle  des évangélisateurs Trophime d'Arles, Saturnin de Toulouse, Aphrodise de Béziers. 

C' est en bordure de la VOIE d'AQUITAINE que sera construit sa nécropole, puis bien vite ( vers 250) un premier oratoire primitif auquel succèdera divers édifices de plus en plus importants , pour aboutir à la collégiale St PAUL d'aujourd'hui.

Ainsi, une basilique "parvulae" de 12 m x 6,50 sera érigée en 313, puis détruit par le feu au Vème siècle, remplacée par un monastère en 782  qui sera à son tour ruiné. 

Mais ce qui semble acquit, c'est que le tombeau préservé de Saint Paul deviendra lieu de pélerinage et de dévotion, d'autant plus qu'avec le développement du pèlerinage vers COMPOSTELLE, et la situation de NARBONNE sur la voie du piémont Pyrénéen, ce lieu sera de plus en plus vénéré, notamment par les pèlerins en route vers Saint Jacques.

Et les chansons de gestes, attestent la célébrité de la basilique carolingienne, grande étape sur le chemin de Compostelle.

Autour du sanctuaire agrandi, se développera hors murailles antiques, mais se protégeant à son tour par un rempart, le Bourg Saint Paul. Comme la Cité, elle aura ses propres Consuls, et le Consulat siègera toujours dans ce bourg

Au XIIème siècle, dans la propéritée retrouvée, un beau monument  sera édifié, mais le choeur incendié sera reconstruit entre 1224 et 1230, et les vôutes refaites en 1368. 

Au XVème siècle, deux travées supplémentaires sont construites, et au XVIème siècle, on consolide plusieurs piliers et on rajoute 3 arcs. 

 

Sur le plan hagiographique :

L'habitude narbonnaise est de considérer qu'il existe deux recensions originales du récit hagiographique de la vie de saint Paul, premier évêque de la ville , que la tradition locale a rebaptisé saint Paul Serge.

La Première remontant problablement au VIème siècle a été éditée par les Bollangistes. 

Ce texte très bref est connu par ailleurs comme la Vita Antiqua de Saint Paul de Narbonne. Il a été edité comme tel par les Bollandistes dans les Acta Sanctorum 371 - 372 à la suite de Bosquet. Il rapporte  qu'au temps des persécutions chrétiennes, l'évêque paul vint à Gaule , convertit les habitants de Béziers, y ordonnant Aphrodise comme évêque avant de rallier Narbonne pour la convertir ; qu'il y fonda deux églises, dont l'une ad Albolas. Deux de ses diacres, possédés, placèrent des chaussures de femmes au pied de son lit et l'accusèrent. Il les confond par un miracle et les pardonne. Ce texte se clôt par une doxologie et un amen.

La deuxième aurait été rédigée au XIVème siècle par Guillaume HULARD, chanoine de saint paul et est renfermée dans un manuscrit conservé à la Bibliothèque municipale  de l'ancienne métropolitaine sous la cote Ms 4.

L'examen de son contenu corrige notablement la vue traditionnelle , non pleinement fondée : l'oeuvre de Guillaume Hulard n'est que partiellement originale et tient à la fois de la rédaction et de la compilation de nombreux textes plus anciens au rang desquels l'antique récension. 

Ce manuscrit renferme le dossier hagiographique de saint Paul de Narbonne, premier évêque de la cité, compilé au XIVème siècle par guillaume HULARD. Ce document se compose de 12 pièces, la plus ancienne remontant au VIème siècle et les plus récentes datant des années 1360 - 1364 .

Au foliot 4v, le texte Ego sicut eiusdem rei integra uerotas  replace Paul Serge dans la romanité en lui attribuant comme ancêtre le vainqueur de Percée de Macédoine, Lucius Emilius Paullus.

Au foliot 7v, commence le texte Vita et transitus . il insiste sur l'"identification entre Paul de Narbonne et serge Paul, proconsul de Chypre  que saint Paul convertit dans les actes des apôtres.

Au foliot 14v, s'ouvre la Vita Gloriosi Domini pauli prothopresulis Narbonensis genus . Elle retrace la généalogie de Paul de Narbonne , sa conversion par l'apôtre Paul.

Un passage initié par les mots Post Passionem Namque Domini nostri Jesu Christi  est appelé par Hulard Vita antiquissima . Ce passage insiste sur l'apostolicité de Paul de Narbonne, sur son rôle de missionnaire et de bâtisseur sur toute la Gaule et l'espagne, lui associant de fameux évêques de Gaule. Prévenu de sa mort prochaine dans son sommeil par son maître l'apôtre Paul, il met en garde les Narbonnais contre les faux prophètes et l'Antéchrist. 
 

Les miracles : 
Les sept premiers sont réputés se produire à Narbonne ou dans les environs immédiats. En revanche, les quatre derniers ont pour cadre des navires voguant sur le bassin méditerranéen. 

 

L'ordination épiscopale de St Paul :

Paul de Narbonne aurait été ordonné évêque par l'apôtre Paul ( et accessoirement par l'apôtre Barnabé).D'autre part, saint Pierre aurait reçu la visite de Paul de Narbonne et l'aurait ordonné. 

Guyaume Hulard penche plutôt soit pour une confirmation dans ses fonctions, soit pour une élévation ( l'archiépiscopat?) étant entendu qu'on ne peut être ordonné 2 fois.

 Ces allégations sont évidemment anachroniques sur deux plans :

 Paul de Narbonne est à rattacher au IIIè siècle et ne peut avoir rencontré les apôtres et la question de l'archiépiscopat ne saurait être posée dans les trois premiers siècles de la chrétienté. 

 

 

 

 Visite de la collégiale St Paul  ( Narbonne) 

 

Extérieur : 

L'église Saint Paul de Narbonne a un aspect méridional. Construction de structure ogivale, ses murs épais sont soutenus par des contreforts.

Le clocher du XVIème siècle a une hauteur de 40 m, et la suspension des cloches le domine de 10 m . 

Intérieur :

Sa longueur est de 82 m , sa hauteur sous voûte de 22 m . 

Le choeur est du XIIIème siècle, le transept ainsi que 3 travées du XIIème, les 2 dernières du XVème siècle.

Le choeur (1224-1230) est composé d'un double triforium, d'un déambulatoir à voutes, de cinq chapelles absidiales. Le maître-autel en baldaquin du XVIIIème siècle a une chasse d'apparat qui contenait jusqu'à la révolution le corps présumé de Saint-Paul.


 

 

 En faisant le tour de l'église, on passera devant le fameux bénitier à grenouille ( bénitier de forme jacquaire). Dans l'axe du choeur, on se trouve la chapelle dite de Petit St Paul  où sont exposées les rares reliques échappées aux destructions de 1793.

Au fond de l'église, les orgues sont de 1840. On y trouvera des sarcophages paléochrétiens. 

 

la crypte paléochrétienne :

Elle fut mise à jour en 1946 lors de travaux effectués sur la voierie. son sol est décoré de mosaïques des IIème et IIIème siècle  et divers sarcophages du IIIème au Vème siècles sont présents. 

Des sépultures diverses sont présentes, de la plus simple au sarcophage en marbre sculpté. le plus beau et sans doute le plus ancien témoin de la gaule chrétienne.

Extérieurement, vous pourrez aussi voir quelques sacophages , vestiges d'un ancien cimetière paléochrétien.

 

 

Merci de votre attention