Saints et Vénérations de la Voie du Piémont Pyrénéen

Saint Bertrand de l'Isle



rétable de la confrérie de St Bertrand 1539

 

Lorsqu'il naît au Château de l'Isle Jourdain, en Gascogne, Bertrand a un avenir tout tracé devant lui. Petit fils du comte de Toulouse Guillaume de Taillefer, cousin des comtes Guillaume IV et Raymond IV de Saint Gilles , il grandit au milieu des chevaliers , des troubadours et des personnages les plus en vue du comté de Toulouse. 

Mais contre toute attente, Bertrand tourne le dos à la carrière des armes et décide de devenir prêtre: il entre chez les chanoines de Saint Etienne de Toulouse alors que l'Eglise est engagée, depuis peu, dans une importante réforme. 

Depuis le haut moyen age, l' Eglise était tombée sous la domination des rois, des princes et seigneurs. Hildebrand, moine italien devenu pape sous le nom de Grégoire VII, décide de redresser la situation en imposant des décisions réformatrices.
Bertrand sera formé dans l''esprit de cette réforme à qui l'on donnera le nom de Grégorienne, à cause de son initiateur Grégoire VII . 

Devenu évêque du Comminges en 1083, il mettra toutes ses  forces en jeu pour appliquer la réforme Grégorienne dans toute la région. Durant quarante ans , jusqu'à sa mort en octobre 1123, son action aura trois axes principaux :

- ramener la paix en imposant aux Seigneurs la Trêve de Dieu
- Défendre et aider les plus pauvres
- Réformer l' Eglise et la société

Ces trois axes font de Saint Bertrand un personnage très moderne , qui pourrait être notre contemporain et qui reste un modèle pour nous alors que la paix est toujours fragile, que la pauvreté gagne du terrain et que l' Eglise est elle aussi engagée dans un vaste mouvement de réforme depuis le dernier concile qui s'est tenu à Rome entre 1962 et 1965.

 A sa mort, le petit peuple du Comminges ne s'y trompera pas en le considérant, spontanément, comme un saint : son tombeau deviendra un lieu de pèlerinage dont la renommée dépassera rapidement les seules frontières de la région.

 panneau explicatif cathédrale de St-Bertrand-de-Comminges

 

 En fait, nous ignorons la date de sa naissance, vraisemblablement vers la moitié du XVè siècle, et son entrée dans le chapitre des chanoines de Saint Etienne à Toulouse vers 1073 .

Et son nom apparaît pour la 1ère fois dans une charte par laquelle Bernard, évêque de Dax restitue en 1084 le prieuré de Puntous à l'abbaye de Saint Benoît sur Loire. 

La date de son décès est située au 16 octobre 1123  et sa canonisation en raison de ses vertus, de son zèle et de son don de thaumaturge estimée en 1218.

Pour honorer sa mémoire et son rôle actif, la cité des Convènes prend le nom de Saint-Bertrand de Comminges.  Dès 1222, les textes ne désignent plus la cité épiscopale sous les antiques noms de Civitas Convenarum ou de Lugdunum Convenarum et emploient définitivement cette nouvelle appellation .

Une ville médiévale prenait le nom de son évêque..

 

 

Devant la foule des pèlerins qui rendaient visite à la tombe du saint homme, l'archevêque d'AUCH chargea le moine VITAL notaire apostolique de recueillir des renseignements sur Saint Bertrand. 

Celui-ci rédigea en 1179 le récit de la vie  et le recueil de ses miracles

Et c'est cet ouvrage rédigé en latin, de lecture facile  qui nous fera connaître mieux Saint Bertrand. Consacré pour ses 2/3 aux récits des miracles de Saint Bertrand (31 miracles y sont mentionnés, 14 relevant de la période où il vivait, (+1), 16 récits relatifs à la période après sa disparition ).

L'étude de cet ouvrage est particulièrement intéressant autant sur la vie et les préoccupations de Saint Bertrand que sur le message que voulut transmettre VITAL. Il nous grosse un portrait de l'évêque dans l'esprit de la réforme grégorienne 
 

 

 Les miracles accomplis de son vivant montrent un évêque préoccupé de la nourriture de ses ouailles et attentif à leur bien-être. 

5 récits sont relatifs à des problèmes quotidiens et montrent un pasteur qui ne se désintéresse pas des problèmes quotidiens de son troupeau , surtout à une période où les mauvaises récoltes , les épidémies et les famines étaient monnaies courantes. Saint Bertrand nous apparaît comme un homme de terrain  dont la tâche est de redonner vie et de relever de ses ruines la cité épiscopale. 

D'autres récits nous le montrent soucieux de restaurer une certaine droiture de son clergé et d'exiger de celui-ci un retour à la sainteté. Nous le retrouverons redresseur de torts ( 8 récits) , justicier et juge , homme plein de douceur et de prévenance, mais capable de se fâcher lorsque nécessité fait loi.

Les récits relatifs à la période posthume nous le montrent comme libérateur et guérisseur. ( 7 récits de libération, 9 récits de guérisons). . 

 

 

le MAUSOLEE de SAINT-BERTRAND

Il faut édifié par l'évêque Pierre de Foix (1422-1451) au premiers tiers du XVè siècle, destiné à recueillir et vénérer les reliques de Saint Bertrand ( qui furent transférées en 1476) 

La face tournée vers le chevet est couverte de peintures sur pierre datant du XVIIè siècle et reproduisant les scènes miraculeuses de la vie du saint. ( historiographie de la vie de saint Bertrand et de la vie du pèlerinage). 

Le panneau supérieur raconte l'histoire de Sanche Parra ( restitution des troupeaux volés - libération de Sanche de sa prison).

Sur le plan médiant, c'est la mission évangélique de SAINT BERTRAND au val d'Azun. ( avec la réception  par la délégation des prêtres à Arrens ,des mottes de beurre préparées par les habitants de la vallée ).

Au registre inférieur , ce sont les cérémonies du 16 janvier 1309, 4 cardinaux portant la chasse de Saint Bertrand. 

 

 

Dans la niche au dessus de l'autel ( en marbre de Sarrancolin 1737 ), repose dans un buste argenté les restes de Saint Bertrand. 

La face tournée vers le choeur est percée d'une cavité centrale contenant la grande chasse (d'argent et d'ébène où repose le corps du saint). 

Elle ne sort à l'extérieur qu'à l'occasion des jubilés. 

 

 

 

les boiseries du choeur ( l' un des plus purs joyaux de la Renaissance française)  n'oublient pas St Bertrand qui y est représenté de multiples fois. 

( cette oeuvre pleine de magnificence fut réalisée grâce au mécénat de l'évêque Jean de Mauléon  qui l'inaugura la nuit de Noel  1535). 

 

 

nous terminerons par un extrait de culture et Foi, au pays de Saint Bertrand bulletin paroissial 

l'Actualité d'un message 

Mais ce que nous aimerions faire découvrir aux pèlerins comme aux touristes c'est l'actualité du message de saint Bertrand . Dès son choix de la vie canoniale, on devine qu'il avait un caractère bien trempé. car ce choix n'allait pas de soi. Lui, le grand aristocrate, devint religieux chez les tenants de la réforme Grégorienne qui, entre autres, luttaient pour reprendre aux seigneurs le pouvoir qu'ils avaient indûment confisqué aux clercs.

il aurait pu mener une brillante carrière politique et militaire, il mettra toute son énergie à défendre l'évangile et les plus pauvres de son temps. Les 3 axes qu'il s'était donné

- ramener la paix
- défendre et aider les plus pauvres
- réformer l' Eglise et la société

font de saint Bertrand un personnage très moderne , qui pourrait être notre contemporain et qui reste un modèle pour nous alors que la paix est toujours fragile, que la pauvreté gagne sans  cesse du terrain et que l' Eglise est elle aussi engagée dans un vaste mouvement de réforme depuis le dernier Concile qui s'est tenu à Rome entre 1962 et 1965.

Que ce message reste le meilleur souvenir que vous emporterez de Saint Bertrand de Comminges.

Jakez Chilou 
Culture et Foi Spécial Saint-Bertrand Evêque  année 2000

 

 

Merci de votre attention