Sites de la voie du Piémont Pyrénéen

Narbonne

 

NARBONNE


Aperçu de l'histoire de Narbonne
 
Près de VI siècle avant JC, le peuple des Elisyques occupait la région de Narbonne et le premier centre de peuplement  semble être l'Oppidium situé sur la colline voisine de Montlaurès.
 
Et c'est avec le développement du commerce qui passait par la mer ( avec les Phénitiens,les Etrusques, les Grecs ), que commença à se dessiner les prémices d'une nouvelle agglomération , à mi-distance des collines et de la mer, celle de Naro ou Narbo , le "lieux des eaux" qui devint vite un centre important.
 
Aux Elisyques succèderont les Volques qui perdureront jusqu'à la pacification romaine.
 
120 ans avant JC, les Romains entreprennent de controler l'axe d'accès aux Pyrénées , contruisent la VIA DOMITIA  qui relie cette région à  la route du Rhone , et implantent une colonie sur ces lieux. 
 
Ainsi nacquit NARBO MARTIUS qui deviendra NARBONNE.   
 
45 ans avant JC, César y envoie les vétérans de sa Xè légion. Et le développement qui s'ensuit fait de la cité un des plus grands ports de la méditerrannée  et la métropole d'un vaste territoire  s'étendant des Alpes à la Garonne  auquel on donnera le nom de Provincia NARBONENSIS , la Narbonnaise.Elle s'équipe alors de temples, thermes, amphihéâtre, .. de tout ce qui caractérérise les villes romaines importantes de l'époque.
 
Aux IVè et Vème siècle, l'empire romain disparait suite aux invasions des peuples de l'ESt . Les Wisigoths s'installent pour 3 siècles et font de Narbonne leur capitale de la Septimanie, puis ces sont les Arabes et Berbères au début du VIIIè siècle, et enfin les Francs de pépin le Bref en 759 . 
 
La période médiévale se caractérise par un pouvoir féodal partagé entre le vicomte et l'archevêque, le développement du commerce maritime, et une prise en charge de la gestion de la ville par une bourgeoisie marchante et les Consuls. 
 
Vers le XIVè siècle, NARBONNE entre dans une phase de décadence . L'ensablement de son port, la modification des courants d'échange lui font perdre la prospérité qui était la sienne. Elle reste pour quelques temps encore place militaire proches de la frontière, mais est surtout devenue une cité ecclésiastique , siège de l'archevêché, peuplée de communautés religieuses, de chapitres de chanoines etc ...
 
Avec le traité des Pyrénées (1659) , la frontière se déplace vers le sud, et la révolution met un terme au rôle ecclésiastique de la cité. 
 
L'époque moderne sera caractérisé par l'extension de la vigne, puis la crise viticole, le développement des structures de communication, la diversification des activités économiques , le développement touristique favorisé par l' amènagement du littoral qui redonnent à NARBONNE ses chances pour l'avenir.

 

 

Patrimoine de NARBONNE 
 
De l'époque romaine, reste quelques vestiges qui sont précieusement conservés dans les salles du Palais vieux des archevêques . D'autres décorent les rues, places . Ainsi, pilastres, bases de colonnes, chapiteaux du Capitole sont visible sur la place Bistan  où l'on situait le Forum antique. Et le pèlerin passionné de vestiges romains aura à coeur de visiter le Musée Archéologique,ainsi que l'Horreum romain
 
Mais c'est surtout les opulents vestiges de l'époque médiévale qu'on aura à coeur de visiter, la cathédrale Saint Just et Saint Pasteur, son cloître, le palais des Archevêques, sans oublier de s'attarder au centre de la place de l'hotel ,de ville devant les vestiges de la VIA DOMITIA découverte en 1997 lors de travaux d'aménagement piétonnier de la Place.
 
La carte qui suit montre le centre ville historique de NARBONNE et la situation des principaux monuments à visiter. Après un rapide examen de celle-ci, laissons nous guider dans la visite de certains d'entre eux.

 


Plan de Narbonne

 

 

 


Cathedrale Saint-Just et Saint-Pasteur et Palais des Archevêques forment un ensemble architectural exceptionnel , sans doute unique en France.
 
Le Palais des Archevêques
 
Collé à la cathédrale, en plein centre historique, cet ensemble prestigieux fut dans le temps le domaine de la représentation ecclésiastique à NARBONNE. Constitué du Palais Vieux (XIIè siècle) , du Palais Neuf ( XIVème siècle) séparés par le passage de l'Ancre, cet ensemble est particulièrement riche avec ses cours intérieures, ses passages, ses tours, un jardin extérieur dit des Archevêques, et est relié à la cathédrale par le cloître.
 
Actuellement, il abrite l'Hotel de ville de NARBONNE, et les divers bâtiments abritent les principaux musées de NARBONNE, le Musée ARCHEOLOGIQUE, et le MUSEE d'ART dans les anciens appartements des archevêques.
Le Palais Neuf :
 
La façade Est qui donne sur la place principale présente 3 tours : la première c'est le donjon Gilles-Aycellin, la plus haute, et accessible au public.
 
La 2ème , c'est la tour st Martial, séparée de la 1ère par l'Hotel de Ville qui donne sur la cour d'honneur du Palais Neuf.
 
La 3ème, c'est la Tour de la Madeleine, séparée de la 2ème par le passage de l'Ancre.
 
La construction de ce Palais s'est faite en plusieurs étapes. On doit à l'Archevêque Gilles-Aycellin la construction du donjon et de la tour St Martial.
Son successeur Bernard de Fargues ajoutera les corps de bâtiments Sud et Est appuyés sur le Donjon. L'  Archevêque Pierre de la Jugie entreprendra la construction du bâtiment des Synodes  (salle des Consuls et salle des Synodes ). Son successeur Jean Roger parachèvera les travaux en faisant édifier l'aile Nord dominée par la tour St Martial réaménagée. et la façade de l' hôtel de ville sera construite par VIOLET le DUC entre 1846 et 1852.
 
La salle des synodes , principale pièce de réception de l' Archevêque , accueillera les Etats Généraux du Languedoc. ( Assemblée régionale  siègeant successivement dans l'une des villes de la province). Tout le 2ème étage du Palais était affecté aux appartements des Archevêques.
 
Le Palais Vieux est formé des bâtiments adossés à la Tour de la Madeleine et entourant la cour de la Madeleine. La majeure partie du Palais Vieux est actuellement occupée par le musée archéologique qui présente d'importantes collections préhistoriques, protohistoriques et surtout gallo-romaines.

 


 
La VIA DOMITIA
 
Les travaux de raccordement du réseau pluvial entrepris à l'occasion du réaménagement de la place de l' Hôtel de ville , en 1997 ont mis au jour une portion dallée de l'antique voie romaine de NARBONNE , la VIA DOMITIA.
 
Il s'agit d'une portion avec de grosses dalles de calcaire dur , marquée par de profondes ornières creusées par les roues des chars qui l'empruntaient. Des trottoirs bordent la portion de voie, et l'on peut deviner la base d'une fontaine.
 
La VIA DOMITIA reliait autrefois les Alpes aux Pyrénées . A NARBONNE, elle rejoignait la VIA AQUITANIA qui se dirigeait vers Toulouse  et Bordeaux.  C'était un grande voie de trafic international  et sans doute la première grande route romaine tracée en Gaule à partir de 120 ans avant JC.
 
Elle traversait Narbonne en son centre ( elle pénétrait par l'actuelle avenue de Lattre de Tassigny, longeait le quartier suburbain du Clos de la Lombarde, traversait le forum (place Bistan actuelle), se prolongeait par la rue Droite pour franchir le lit de l'Atax (Aude) par un pont à 7 arches  avant de sortir direction perpignan ).

 

Un des meilleurs points de vue sur l'ensemble Cathédrale - Palais des archevêques, c'est du haut du Donjon Gilles -Aycellin que nous l'avons.
 
Construit au XIIIè siècle ( de 1295 à 1306 par l'archevêque Gilles Aycellin ) sur les restes du rempart gallo-romain, il exprimait la puissance épiscopale face à celles des vicomtes placés de l'autre coté de la place.( tour Mauresque du Palais détruite en 1639 ). les 2 tours encadraient et défendaient la porte Aiguière, accostée de 2 portails, amont et aval, qui donnait accès au pont d'origine antique( sous l'actuelle rue du pont des marchands) reliant les 2 quartiers de Cité et de Bourg.
Du haut de ses 42 m,( 162 marches à gravir),  il dispense d'une vue élargie sur la ville, la cathédrale, la plaine alentour, les collines du Massif de la clape, celles de MONTLAURES , site primitif pré-romain.
 
On peut accèder au chemin de ronde de la plate-forme sommitale d'où on peut distinguer l'organisation de la ville ancienne avec ses rues perpendiculaires.
 
Mais la vue dont on dispose sur la Cathédrale St Just et St Pasteur est particulièrement impressionnante.  

 
Cathedrale St Just et St Pasteur :
 
Avec le palais des Archevêques, elle forme un ensemble architectural exceptionnel.
 
Elle domine de sa présence et de sa hauteur NARBONNE et frappe le regard du passant.
Sa première pierre aurait été posée en  avril 1272, reçue de Rome et gravée d'une croix d'or bénie par l'archevêque Guy de Folques concepteur du projet de cette construction.
L'édifice ne sera jamais achevé, et n'a ni transept, ni nef, et est construit selon le plan des nouvelles cathédrales du nord.
 
Pour édifier le transept et la nef, il aurait fallu détruire une partie du vieux rempart, ce à quoi s'opposèrent les Consuls de la Cité. Les travaux ralentirent, puis le retour de la guerre et des grandes épidémies changèrent les priorités de l'époque et arrêtèrent la poursuite des travaux.
 
Au début du XVIIIè siècle, l'archevêque le Goux de la Verchère éleva les bâtiments tronqués de la cour st Eutrope, et au siècle dernier, Viollet le Duc  n'arriva pas à finir la partie Ouest de la construction.
 
A l'intérieur, c'est une impression de verticalité qui domine. La vote centrale a 40 m de hauteur, et est supportée par des piliers sans chapiteau. Les verrières hautes sont garnies de vitraux des XIVèmè et XVème siècles.
Long de 4 travées, il est entouré d'un déambulatoire entouré de chapelles rayonnantes. L'ensemble est exceptionnel
 
L'imposant maître-autel à baldaquin, en marbre de Caunes et bronze doré a été réalisé aux environs des années 1700,. Les grandes orgues sont l' oeuvre du facteur Moucherel en 1741 . Les stalles appartiennent à l'époque Louis XVI.

 Le Trésor de la Cathédrale  est présenté dans une salle au-dessus de la chapelle de l'Annonciade. Parmi les pièces remarquables du Trésor, on trouve des manuscrits enluminés, des pièces d'orfévrerie religieuse et surtout l'admirable tapisserie flamande de la fin du XVème siècle.

 

La cathédrale fut d'abord dédiée à la Vierge Marie, et fut placée sous le vocable de Just et Pasteur dès que se répandit le culte des martyrs . Just et Pasteur étaient 2 écoliers de Complutum , plus tard Alcala de henares, exécutés lors de la sanglante persécution de Dioclétien.
 
Ce patronage eut un regain d' intérêt lorsqu 'au XI ème siècle, parvient à Narbonne les reliques  des frères martyrs qui y sont depuis vénérés.
 
Le cloître daterait du XIVème siècle.( construit de 1349 à 1417 ) Placé sur le Coté Sud de la Cathédrale , ses galeries sont munies de hautes votes gothiques.
 
siBelle vue sur les contreforts de la cathédrale et les gargouilles sculptées. ( dont l'une à tête humaine, pour narguer les vicomtes dit-on ) .
 
Il donne sur le jardin des Archevêques.
 
 

 
un cloître  fort agréable.
 

 

Entre Palais Vieux et Palais Neuf, une petite rue fortifiée , le passage de l'ancre permet d'accéder depuis la place de l'hôtel de ville (ancienne place aux herbes ) au cloître et au musée archéologique. On passe alors entre les Tours de la madeleine ( fin du XIIIè siècle ) et celle de saint-martial ( XIVème siècle ).
 
Son nom , matérialisé par une ancre en fer suspendue à l'entrée du passage , rappelle certains droits féodaux octrayés aux évêques : taxes d'entrée au port, dîme sur le poisson péché depuis l'embouchure de l'Aude jusqu'au cap de Leucate .
 
Il marque la séparation entre les deux ensembles monumentaux de l'archevêché : Palais Vieux (IXè - XIIIème siècles ) et Palais Neuf ( fin XIII - XIX siècles) et donne accès aux deux palais, ainsi qu'à une belle salle gothique , avant de conduire au cloître de la cathédrale ( fin XIVè - début du XV è siècle) .
Une porte à linteau (XIème siècle) reliant les deux palis est à remarquer.
 
Avec ses dalles, elle garde un caractère médiéval très marqué.

 


 
l'HORREUM romain de NARBONNE
 
Ouvertes au Public, ces galeries souterraines qui ont p servir d'entrepôt ( horreum en latin) constituent le seul monument antique visitable de Narbonne..
 
Les galeries ne sont que partiellement dégagées, leur plan et leur ampleur exacts restent toujours à préciser. Elles ont été aménagées pour la visite et sont ouvertes au public depuis 1976.
 
Ces galeries construites à la fin du 1er siècle avant notre ère se trouvent à 5 m au dessous du sol moderne. Elle devaient constituer la partie enterrée d'un bâtiment sans doute de type marché édifié en surface au sud du forum et en bordure de la ville romaine de l'époque.
 
Les petites pièces exiguës abritent des éléments lapidaires extraits des anciens remparts, évoquant certains monuments de Narbo-Martius sans oublier une impressionnante collection d'amphores trouvées à Narbonne en 1990.

 

L'agencement des divers bâtiments de l'ensemble Cathedrale - Palais des Archevêques ( Palais Neuf et palais Vieux) mérite un petit plan explicatif. Nous avons reproduit ci-dessous, à partir d'un fond existant, un plan représentant les divers bâtiments situés de part et d'autre du passage de l'Ancre.

 


Agencement cathedrale - Palais vieux - Palais Neuf
d'après fond de carte de la Mairie de Narbonne

 

Ancre à l'angle du Passage de l'Ancre
Pont des marchands

 

Cathedrale et tour du Palais Neuf
Jardin des evêques

 


Canal de la Robine

 

Avec sa Cathedrale, son Palais des Archevêques, et ses divers musées, NARBONNE présente une carte patrimoniale hors du commun. Le pèlerin, pourra mettre à profit son passage dans cette ville pour visiter les diverses particularités de la Cité et s'intéresser à son passé de Grande Cité Romaine puis Médiévale.
 
Il s'interessera aussi aux anciens cultes qui y sont pratiqués, ceux de Saint-Just et de Saint Pasteur, patrons de la cathedrale, mais plus particulièrement celui de Saint-Paul-Serge , ancien évêque de NARBONNE, et honoré à la collégiale Saint Paul  , belle église un peu plus au sud ( à 300-400m) du Centre historique de la ville.
 
Ne dit-on pas "Lo Vieilh cloquièr Sant-Paul es l'ama de NARBONA"
le Vieux Clocher de Saint-Paul est l'âme de NARBONNE

 

Merci de votre attention